Lutte contre le braconnage

04 mars 2015

Parc naturel marin de Mayotte : lutte fructueuse contre le braconnage de tortues

Jeudi 26 février 2015, la collaboration entre les services du Parc naturel marin de Mayotte, du Conseil général de Mayotte et de la Brigade nature a porté ses fruits avec l’interpellation en flagrant délit d’un braconnier multirécidiviste.

Le suivi des sites de ponte, le recensement de la mortalité et le contrôle des nuisances sont les différents volets nécessaires à la protection des tortues marines de Mayotte. Ces actions sont menées en collaboration entre les différents services compétents.

Un flagrant-délit condamné sans délai

Jeudi 26 février 2015, constatant un flagrant délit de braconnage, un agent du Parc naturel marin a déclenché l’alerte auprès de la Brigade nature. Ses agents, inspecteurs de l’environnement, ont ainsi pu procéder à l’interpellation du braconnier en possession de huit sacs contenant la viande de tortues fraîchement braconnées.
Le Parquet a demandé une comparution immédiate du braconnier qui a été condamné à 12 mois de prison dont 3 mois avec sursis, une amende de 300 euros, 1 euro de dommages et intérêts et 3 ans de suivi par un juge d'application des peines.
 

Les chiffres alarmants du braconnage

Cette condamnation immédiate répond à l’urgence d’endiguer le braconnage. Les chiffres du Réseau échouage des mammifères marins et des tortues marines (REMMAT), animé par le Parc naturel marin, mettent en évidence l’importance du braconnage des tortues à Mayotte et la menace pour la préservation de leurs populations.
Sur l’année 2014, le REMMAT a recensé 262 cas de braconnages de tortues marines sur l’ensemble du territoire de Mayotte, ce qui correspond à 83% des cas de tortues mortes ou en détresse signalés en 2014.
Le REMMAT a pu établir ce bilan notamment grâce à la coopération du grand public via une permanence téléphonique permettant de signaler la présence de mammifères marins ou de tortues, morts ou blessés. Un nombre significatif de cas échappe inéluctablement à ce recensement ; l’ampleur du braconnage à Mayotte est vraisemblablement beaucoup plus importante.
 

Carapaces de tortues marquées par le REMMAT.

Des carapaces de tortues braconnées marquées par le REMMAT.

Katia Ballorain / Office français de la biodiversité

Des carapaces de tortues braconnées marquées par le REMMAT.

Katia Ballorain / Office français de la biodiversité

Les consommateurs de cette viande s’exposent  à des risques judiciaires (infraction réprimée au code de l'environnement par une peine maximale d'un an de prison et 15000€ d'amende), et à des risques sanitaires. Il y a quelques semaines, 4 personnes sont décédées à Madagascar des suites d’une intoxication liée à la consommation de viande de tortue.

Une surveillance accrue en 2015

Sous l’impulsion de la Préfecture de Mayotte et sous la coordination du Parc naturel marin, les différents services et organismes impliqués dans la lutte contre le braconnage de tortues marines conjuguent leurs efforts depuis le dernier trimestre 2014.
Pour l’année 2015, les missions de lutte contre le braconnage des tortues marines vont continuer à s’organiser sur deux modes bien distincts :

  • la poursuite des actions de présence dissuasive sur les plages de ponte mises en place par le Parc et le Conseil général,
  • l’instauration d’actions de surveillance nocturne en collaboration avec les services des douanes et prochainement, de la Brigade nature pour tenter d’interpeller les auteurs de braconnage en flagrant délit.